Julie Dazet: « Nous avons les capacités pour évoluer, progresser »
Arrivée au Mérignac Handball cet été en provenance de la JDA Dijon Handball, Julie Dazet a rapidement pris ses marques au sein du MHB jusqu’au point d’être nommée capitaine de la formation mérignacaise. La meneuse de jeu nous a accordé quelques instants pour répondre à nos questions et revenir sur ce début de saison.
1. Bonjour Julie et merci de nous accorder de ton temps pour répondre à nos questions. Comment vas-tu?
Bonjour, ca va très bien, merci.
2. Tu es arrivée cet été à Mérignac en provenance de Dijon, comment s’est passée ton intégration au MHB ?
Mon intégration s’est très bien passée, sincèrement les filles nous ont très bien accueillies, nous avions l’impression d’être là depuis un moment. C’est un groupe sain, qui vit bien, l’intégration s’est donc faite naturellement. Il n’y a pas de véroles dans ce groupe, que des filles biens, qui ont une volonté d’avancer individuellement et collectivement tout en gardant une ambiance de dingue !! Nous rigolons ensemble, nous sommes sérieuses, nous pouvons nous dire les choses de façon constructives pour progresser ensemble, bref c’est tout ce que je recherche dans une équipe !!! L’état d’esprit général ressemble fortement à celui que j’ai pu connaître à Dijon. C’est une chance !
3. Ayant un pied d’attache en Gironde, cela a facilité ta signature à Mérignac ?
Quand je suis arrivée à Bègles à 18 ans, l’équipe évoluait en D1 et il existait 3 clubs élites en Gironde (Bègles, Mios et Mérignac). Lorsque je suis partie au Havre, j’ai toujours su que je reviendrai un jour dans ma région. J’étais un peu déçue de ne plus voir de club en première division sur notre carte de championnat.
Quand Mérignac m’a appelé pour me présenter le projet du club, j’ai saisi l’opportunité en me disant « Julie, tu te rapproches de ta famille et tu peux continuer d’évoluer en Ligue Butagaz Energie dans ta région », quoi de mieux ?
Je sais que le club a une chance d’être resté en LBE suite à cette pandémie, mais de faire une année en D2 ne me faisait pas peur car j’avais l’intention de tout donner avec les filles pour que nous remontions en D1. Surtout avec le recrutement que le club a fait, cela aurait été largement possible et c’était d’ailleurs l’objectif.
4. Puis tu as déjà évolué aux côtes de Deroin, Le Borgne, Lahcene, Zazai…
Alors je n’ai pas joué avec Dada (Audrey Deroin) en club, nous avons joué ensemble étant jeune avec l’Equipe de France Jeune et Espoir, c’est donc la première fois que je joue avec elle en club. J’en suis très heureuse, j’ai pu, dans ma carrière, jouer avec toutes mes amies proches, j’ai de la chance. Et puis c’est elle aussi qui m’a donné envie de venir en me parlant du MHB.
Avec Zazou (Sabrina Zazai) nous nous sommes connus à Besançon, nous avons joué ensemble pendant 3 ans, je n’ai que des bons souvenirs avec elle, elle a un excellent état d’esprit. Quand j’ai appris qu’elle avait signé au MHB, j’étais heureuse et c’était une bonne surprise.
Concernant ion-ion et lenoushka (Marion Lahcene et Léna Le Borgne) nous avons joué ensemble à Dijon, puis on se retrouve encore à Mérignac , elles ont également un très bon état d’esprit. Ion-ion est un grand pivot qui défend fort, elle a un grand potentiel. Lenoushka est une très bonne gardienne qui est en train de passer un cap ici, elle s’affirme de plus en plus chaque match.
Je connais ces filles et je sais qu’elles ne sont pas venues ici pour se reposer !
Pour Dada, elle a eu la plus belle chose dans sa vie, Amaïa, une bouffée d’oxygène qui nous remonte le moral quand il est au ras des pâquerettes (Audrey Deroin est devenue maman le 02 Janvier 2020). Elle avait hâte de reprendre le handball. Pour celles et ceux qui la connaissent bien, Dada et confinement = 15 !! (rires). Mais elle en a profité pour travailler dur afin de revenir au meilleur de sa forme et c’est réussi.
Crédit Photo: Loïc Cousin
5. Tu as rapidement été désignée capitaine des Foudroyantes pour la saison 2020-2021. Comment as-tu vécu cette nomination et comment vies-tu ce rôle à responsabilités?
Philippe Carrara m’a proposé d’être capitaine cette année et de réfléchir à cette idée. Au début j’ai été surprise et gênée pour la simple et bonne raison que j’étais nouvelle, les filles ne me connaissaient pas encore.
D’un point de vue personnel, je remercie Philippe pour la confiance qu’il m’a donné pour ce rôle.
Ma décision je ne l’ai pas prise seule, j’ai d’abord attendu quelques semaines avant de demander à mes coéquipières. Attendre, c’était important pour moi qu’elles apprennent à me connaître davantage et échanger avec elles car pour moi, c’est l’équipe qui choisit son capitaine. Elles ont répondu avec honnêteté, c’est ce que je leur ai demandé, et je n’aurai pas été vexée si c’était le contraire. C’était important pour moi que tout le monde adhère.
Ce rôle je le vis bien, rien ne change car capitaine ou pas, je reste moi même et je ne suis pas quelqu’un qui fait des grands discours. Je préfère que tout le monde participe !! Chaque fille peut avoir un discours positif et apporter à sa façon au groupe.
La chose la plus essentielle pour moi est que tout le monde se sente bien dans le groupe et s’investisse dans le projet collectif et celui du club.
6. Ce début de saison est particulier : des rencontres reportées, des joueuses testées positives, des effectifs impactés aux entraînements, des tests réguliers… Que penses-tu de tout cela?
J’en pense que c’est un vrai casse tête pour rester polie! Mais en même temps, avons nous le choix? Non! L’épidémie est présente et nous sommes tous obligés de vivre avec.
Nous avons un protocole à suivre, des tests 1 fois par semaine pour pouvoir jouer. Se prendre un coton tige dans le nez est maintenant devenu une habitude, mais on ne s’y fait toujours pas, et c’est pas Léna qui nous dira le contraire ! (rires)
Si on positive, on se dit qu’en étant négatives nous ne sommes pas un danger pour les autres et nous pouvons continuer de jouer.
Pour résumer : c’est une période où l’on passe plus de temps à s’adapter qu’autres choses mais c’est ainsi! On le fait et on avance! Pas le choix!
7. Malgré le nouveau confinement, les instances et les clubs sont tombés d’accord pour poursuivre le championnat, à huis clos. Une bonne nouvelle mais une ambiance particulière non?
C’est en effet une bonne nouvelle pour nous, pour notre métier, pour nos partenaires, pour notre sport. Cependant, jouer à huis clos, ça n’a pas la même saveur, le public n’est pas là pour nous porter à chaque minute du match. Encore une fois, on s’adapte!
Mais je suis triste pour le sport en général. J’ai peur que cette pandémie tue les clubs à petit feu… J’ai une pensée pour tous les clubs amateurs qui ne peuvent plus pratiquer.
Nous avons donc de la chance en tant que professionnel de pouvoir continuer à jouer et puis le plus important c’est la santé, donc prenons soin de nous!
8. Le MHB a connu sa première victoire en Ligue Butagaz Energie lors de la réception de Nice pour la J.5 de Ligue Butagaz Energie. Comment avez-vous vécu cette heureuse soirée pour le club ?
Nous étions super heureuses de cette victoire! Nous avons tout donné sur le terrain pour obtenir cette victoire et c’était un peu une récompense pour le travail que nous avions mis en place durant nos entraînements et que nous continuons à réaliser.
Contentes aussi parce que je commençais en avoir marre d’entendre « le MHB a connu 19 défaites »… C’était la saison 2019-2020, donc du passé! Personnellement je n’ai jamais vu quelqu’un avancer en regardant derrière. Heureusement, nous sommes restés concentrées sur nos propres objectifs en regardant devant!
Crédit Photo: Loïc Cousin
9. Nous entrons dans la fameuse trêve internationale qui durera 7 semaines. Peux-tu nous faire un premier bilan de ce début de saison ?
Bilan : changement, adaptation, évolution.
Voilà ce que je peux dire sur notre début de saison. L’équipe a été renouvelée à 80%, nous avons changé d’entraîneur, nous subissons le stress de l’attente des résultats des tests, nous nous adaptons aux mesures prises par le Gouvernement…
Avant le covid, on venait s’entraîner et on se concentrait sur le handball.
Aujourd’hui, on s’adapte, on s’entraîne, on vit au jour le jour, on passe des tests et on se concentre sur le handball.
Même si notre début de saison n’est pas glorieux, je pense tout de même que nous avons les capacités pour évoluer, progresser. Ça se ressent aux entraînements et pendant les matchs. Je suis confiante, et on doit retenir notre match contre Nice comme exemple.
Donc au vu des résultats, c’est négatif, mais je pense que nous allons créer la surprise!
10. L’objectif du Mérignac Handball est clair : se maintenir en Ligue Butagaz Energie et pérenniser le club dans l’élite. Quels seront les ingrédients pour y parvenir ?
Une grosse poignée de plaisir et de travail! En rajouter si besoin!
Une bonne dose de concentration, d’investissement et d’objectifs!
Avec une touche d’état d’esprit.
Positif, passion!
11. Que peut-on souhaiter à Julie Dazet et aux Foudroyantes pour le reste de la saison ?
ENJOY !!! Ça va le faire parce qu’on y croit!
12. Un dernier petit mot pour les adhérents, supporters, bénévoles et partenaires du MHB?
J’ai hâte de vous revoir dans nos tribunes, prenez soin de vous, c’est le plus important aujourd’hui! Mais on se reverra vite j’en suis persuadée. Je l’avoue, jouer sans vous pour nous supporter, c’est nul!
Crédit Photo: Loïc Cousin
Julie, un grand merci pour tes réponses et à très bientôt sur les terrains !